lundi 16 juillet 2007

Une histoire de pêche


Autrefois, on fabriquait presque tout, même les cannes à pêche. C’était simple : une branche d’aulne, une corde à saumon, une épingle que l’on courbait. Le tout attaché solidement et nous étions prêtes pour la pêche miraculeuse. Ce qui arriva un jour.


Nous, les quatre petites, étions allées tenter le brochet au Petit lac. Gillot, munie de sa nouvelle canne, s’avance dans l’eau et y jette sa ligne. À l’instant même elle sent que ça mord et que, de toute évidence, elle a affaire à un gros poisson. Elle tire de toutes ses forces. La perche casse. D’un geste vif, elle saisit la ligne à deux mains, tient bon, essaie d’épuiser la bête, mais n’y arrive pas. À bout de force, elle crie : «Venez m’aider!» Nous courons à son secours. À quatre, tenant la ligne et Gillot qui peine à se tenir debout, emportée qu’elle est par la bête, nous tirons péniblement le mastodonte agité vers la grève. C’est un énorme brochet comme jamais nous n’avions vu.

Je me demande comment nous avons fait pour le traîner jusqu’à la maison.

Mon père l’a pesé et a déclaré son poids haut et fort : «vingt livres

Ceci n’est pas une blague. C’est une véridique histoire de pêche.



Claire, Yvonne, Madeleine, Gilberte, Cécile, Charles-Eugène, Marie-Ange, Marguerite, Germaine, Eugénie Lapointe, Raoul et Victor Tremblay


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