lundi 16 juillet 2007

La piqure


En voyage en Espagne, Claude se lève un matin avec une protubérance spectaculaire à la joue droite. Au petit-déjeuner, nos compagnons, Arthur et Micheline, remarquent l'asymétrie faciale de mon homme. Micheline, infirmière de profession, croit que même sans douleur, cela peut venir d'un abcès dentaire.

Un dentiste local corrobore le diagnostic et prescrit un antibiotique. Munis de l'ordonnance, nous nous rendons dans une pharmacie. Nous remettons le papier au pharmacien qui, quelques instants plus tard, nous remet le remède. À notre stupéfaction, nous réalisons que l'antibiotique doit se donner par injection pendant huit jours. Micheline me rassure: «Je vais te montrer comment faire

Le jour même, Micheline me montre comment faire une piqure intramusculaire. Claude, inconfortable dans son corps et dans son âme de devoir mettre à nu son postérieur, n'a pas le choix et se couche à plat ventre sur le lit.

- Tu dois faire une sorte de croix sur la fesse et localiser la partie supérieure externe où tu feras l'injection. Attention, il faut bien déterminer l'endroit, car si tu touches le sciatique, c'est la paralysie...

Me voilà peu rassurée... Mais à la guerre comme à la guerre! Micheline s'exécute avec douceur sous le regard attentif de son élève. Je dois bien savoir la leçon, car nos amis retournent à Québec le lendemain.

Le jour suivant, forte de la confiance de mon infirmière et avec l'assurance d'une pro, je m'exécute. Mise en scène sur le ventre, présentation de siège, Claude attend. Me voilà prête à procéder. Préparation de la seringue, petite goutte, repérage du supérieur externe et... VLAN!

- AÏE!!! crie Claude.

- Pas si fort, lance Micheline.

Me sentant fautive, je corrige le tir, retire vivement la seringue, pique de nouveau et complète l'injection.

Selon Micheline, je n'aurais jamais dû faire ça, mais au dire du patient, ce jeu de dard est devenu au fil des jours un acte médical plus supportable.

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